Gracie & Ethan

11 octobre 2020

Hello, Hello

Lors de mon passage à Fontainebleau, j'ai fait des potos de mon duo Gracie et Ethan. Pendant le confinement, je m'étais surprise à les voir ensemble. Et cette folie est toujours d'actualité ! Allez hop, petits textes et photos pour vous montrer tout cela ♥

Point de vue Gracie

Jamais je n’aurais pensé aimer ce genre de garçon un peu calme et assez posé pour contrer mon tempérament. Je pensais qu’il fallait un fou pour suivre ma folie. J’avais un sacré caractère soit dit en passant. Tempétueuse, renfrognée et loin d’être romantique comme il pouvait l’être. Mais c’était un solide garçon, aux passions intéressantes, et aux discussions fascinantes. Je me rappelle cette randonnée, ces moments sans aucunes paroles où cet américain semblait me comprendre. Il fit un peu le romantique avec sa lettre de « Je ne sais pas où tu loges mais je file vers une nouvelle destination… Peut-être accepterais-tu de faire un bout de chemin avec moi ? E. ». Je me rendis au café et annulais ma commande lorsque je lus le mot. Je pris mon sac et démarrais un sprint jusqu’à la gare. Ma robe voletait mais je m’en fichais comme d’une guigne. Je pouvais courir à ma guise, puisque j’avais les chaussures adéquates pour la situation : des bottes plates. Je courais et n’admirais pas le paysage anglais. Je courais et bousculais des gens sans m’excuser. On m’avait dit « 12h ». Cendrillon du jour bonjour… J’arrivais à la gare à bout de souffle et me mis à regarder à travers les fenêtres des wagons. Il devait forcément être à la fenêtre, rêveur comme il était. Un, deux, trois, quatre…les voitures défilaient, les gens rentraient dedans et pas moi. Il fallait que je le vois d’abord. Puis je le vis. Ses cheveux hirsutes, son regard inquiet fixé sur l’horizon. Je trottais et me fis arrêter par le contrôleur. J’avais 5 minutes pas une de plus pour m’acheter un billet. Je le fis, mais oh quelle épreuve… Lorsque je revenais vers le train, le contrôleur siffla. Je m’engouffrais dans le wagon de justesse et essoufflée. Il me regarda sans broncher. Pas un sourire, pas de moue, par de froncement de sourcils, aucun geste nerveux de la main… Seul son regard me signifiait de l’intérêt. Je m’approchais et m’assis face à lui en dégageant son sac. Ainsi s’écrivit le début de notre histoire à laquelle je ne m’attendais pas.

Point de vue Ethan Wate

Après L., je ne pensais pas me remettre avec quelqu’un. Ethan, le grand romantique caché derrière ses t-shirt de basket et son air un peu geek… Pourtant lors d’une escale anglaise… On s’est croisé au détour d’un café, d’une allée de livres… On s’est revu dans ce même village lors d’une randonnée de groupe organisée pour les « traveller ». Elle était dans son adorable salopette, les jambes à découvert, les chevilles couvertes par de confortables chaussettes et ses pieds confortablement installés dans des bottines. La tenue se voulait pratique. Garçon manqué, elle me regarda, moi qui marchais en fin de file. Elle remit une mèche folle à sa place, arqua un sourcil et d’un bon pas se mit à doubler tout le monde tout le long du chemin. D’une énergie communicative et d’un regard vif, elle me signifiait clairement qu’elle se moquait du jeune homme qui se trainait comme un petit vieux.

Je ne sais ce qui me prit, mais inspirant à fond, me redressant et ajustant mon sac sur le dos, je doublais tout le monde pour me mettre à sa hauteur et relever le défi. Elle me lança un regard en coin, elle retint un sourire et ne me regarda plus. Arrivés au sommet de la colline, la vue était imprenable et le ciel en feu par le soleil couchant… Elle me sourit et haussa les sourcils. Les autres traînaient, nous avions cet instant rien que pour nous…

Je me rappelle aussi ce train, train qui partait pour une nouvelle destination. J’attendais dans mon wagon. J’avais laissé un mot au café et à la bibliothèque. On m’avait dit qu’elle était voyageuse comme moi, mais personne ne savait ou la brunette logeait. Le contrôleur à quai siffla et les portes des vieux wagons se fermaient doucement. Un bruit me sortit de ma léthargie. Plus précisément, un souffle. Elle était là au bout du wagon, appuyée contre le chambranle de la porte qui automatiquement voulait se fermer. Elle la repoussa en grognant. Elle remit en place ses cheveux décoiffés. Je ne comprenais son entêtement à les laisser ainsi alors que cela semblait l’irriter. Elle se redressa, ignorant les regards ahuris des gens alentours. Elle me regarda droit dans les yeux, s’approcha de moi, poussa mon sac, et se cala dans le siège face à moi.

-Gracie.

-Ethan…Partenaires ? osais-je timidement. Elle se renfonça plus encore dans son siège, posa ses pieds sur mes genoux avant de murmurer un « partenaire ».

Elle m’avait repoussé un moment. Mais aujourd’hui j’étais fière d’avoir cette farouche anglaise à mes côtés. Elle cassait mes idéaux romantiques, elle était garçon manquée et un peu bourru. Mais nous partagions ce goût du voyage, des choses vintages, des soirées films et des verres qu’on trinque en dansant à la belle étoile…